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Hongrie-Info

Trianon: quelques faits troublants...

5 Juillet 2008 , Rédigé par Árpád Publié dans #Histoire-Történelem

Voici un extrait d'un très vieux livre écrit par un français qui était sans complaisance vis-à-vis des injustices du diktat de Trianon… Si vous trouvez cet ouvrage, vous resterez sans doute sans voix en apprenant enfin la vérité sur des faits prouvant l'ignoble jeu joué par les grandes puissances au début du 20e siècle.




Les politiciens qui imposèrent, au nom de la justice et du droit, à Trianon, une paix d'arbitraire à la Hongrie n'étaient, en effet, ni des philanthropes ni des philosophes, mais de durs réalistes, uniquement guidés par l'intérêt. Tous les obstacles qui surgiraient sur leur route - appels à l'équité, à la vérité, au respect des nécessités économiques - ils étaient par avance résolus à n'en tenir aucun compte.
Et ils n'en tinrent aucun compte.
Jamais paix de violence ne fut plus brutale dans son parti pris de force, plus insensée dans ses destructions, plus oublieuse des leçons de l'histoire, mieux calculée pour attiser les vieilles haines et pour en faire naître de nouvelles, que la paix de " réparation et de raison " de 1920.

Rien ne démonte mieux la volonté délibérée des auteurs du traité de Trianon de ne s'embarrasser d'aucune autre considération que des appétits ou des haines de leurs amis de Bucarest, Belgrade ou Prague que l'histoire de la " Lettre Millerand "…
Informés des conditions qui les attendaient, les délégués hongrois avaient déclaré qu'ils ne signeraient pas. Leur président, le comte Apponyi, démissionna. Il fallait éviter un éclat - d'autant plus que les troupes roumaines, assurée qu'aucune résistance n'était à craindre, n'attendaient que le refus hongrois pour marcher sur Budapest…


Le 6 mai 1920, M. Alexandre Millerand, qui présidait alors cette Conférence des Ambassadeurs à laquelle les chefs alliés avaient délégué tous leurs pouvoirs, transmettait le texte du traité au gouvernement hongrois.
En même temps, par lettre autographe, il l'avisait que " si une enquête sur place révélait la nécessité de modifier les lignes frontières fixées par le traité et si les commissions des frontières considéraient que les stipulations des traités contenaient une injustice en n'importe quel point, la Hongrie pourrait en appeler à la Société des Nations… (1)
Les puissances alliées et associées, ajoutait M. Millerand, sont d'accord que la Société des Nations, si l'une des parties intéressées le lui demande, pourra offrir ses services pour obtenir, par règlement amiable, telles rectifications de frontières que les commissions auront estimées désirables… "


Tout le " révisionnisme " hongrois est basé sur cet engagement formel.
Il convient d'ajouter que ceux qu'il obligeait - dans les limites précises et que n'ont jamais outrepassé les revendications de Budapest - n'ont jamais cessé de se comporter comme si la " lettre Millerand " n'était qu'un chiffon de papier.



Extrait de: "La guerre revient"
de Henri POZZI, 1933.
(Merci à Nicolas pour le texte)


(1) Injustice ? Regardez l'injuste tracé des frontières sur ce document (scan d'une page du livre "Justice pour la Hongrie", 1930). Cliquez sur le lien:

http://talpramagyar.byethost31.com/honinfo/population.gif



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